Trail des Citadelles 2023

Pour beaucoup, le weekend de Pâques rime avec chasse aux œufs, pour moi il rimait avec chasse au premier défi de l’année ! Initialement inscrit sur un trail de 10km et 500D+, le même que l’année dernière, une amie m’informe il y a un mois qu’elle a un dossard sur le 40km et 2000D+ de disponible. Quelle folie ! 40km sans compter le dénivelé, quand je vois comment le 23km et 1200D+ a été compliqué l’été dernier… Feu ! Je prends ce dossard et on verra bien ! S’en suit une courte prépa (merci Vadim !!), ponctuée de déplacements à l’étranger et de décalage horaire. La forme monte tout de même, mais la veille du départ j’en mène pas large. Distance maximum courue : 24km, D+ maxi 1200m.

Heureusement dans cette aventure, j’ai deux coéquipières de choc et une kiné de charme à chaque ravito ! Départ tranquille, il ne faut pas se cramer. 4 premiers kilomètres petit faux plat pour se mettre en jambe. On s’échauffe tranquillement et on profite du soleil et de l’air frais. Du kilomètre 5 au kilomètre 10, les pentes se raidissent…

Lydia accélère et nous dépose, je la verrai quitter les ravito lorsque j’y arrive. Ça commence à monter sévère. Les bâtons sont de sortie, tout le monde parle encore et plaisante dans la queue de la course. Je perds de vue Véro qui fera une remontada dont elle a le secret par la suite. Au fur et à mesure que le D+ s’accumule, le silence et l’essoufflement s’imposent à tous. On profite du paysage et de la foret pour oublier les mollets et les cuisses qui chauffent. Nous sommes au pied de Montségur. Ma supportrice de choc est là, on ne mollit pas ! Un dernier coup de mollet et on arrive en haut après avoir croisé ceux qui déjà redescendent... 450m mais 85m de D+ avec des marches de pierres, ça pique. Petit tour rapide de l’horizon et on repart. KM 9 : position 444/488

Partie plus roulante, je me sens plutôt en forme alors je déroule dans la pente sans trop forcer pour tenir, il me reste encore 29km… 14eme km, premier ravito avant d’attaquer la montée de Montferrier, j’aperçois Lydia qui repart à mon arrivée. Petite pause rapide pour recharger en eau et prendre un ou deux tucs et je repars pour ne pas perdre le rythme. Petit check équipement et état physique, j’ai le feu vert pour repartir ! KM 14,2 : position de départ 450/488

Montée de Montferrier, 1,5km pour 200 D+, ca pique mais ca passe. Les sensations sont bonnes, je déroule un peu plus dans la descente le long d’un ruisseau. Du km 18 au km 22, je prends vraiment plaisir. Le terrain est très sympa, en foret et je commence à me dire qu’en fait, ca va le faire et j’imagine les messages que je vais envoyer à l’arrivée. Cyrille m’envoie justement un message pour me demander comment vont les jambes et la tête. Et tout va bien. Je profite. Un peu plus de 3H20 de course et ca roule. Petite chute au km 21 par excès de confiance, mais pas de bobo, ça repart. Km23, retour au D+ avec la montée de Roquefixade. Fait avec la frangine en rando il y a un peu plus d’un an. Je sais que ca peut piquer alors molo. Début de montée plutôt sympa, au soleil mais pas pire. Puis arrive le « mur de Roquefixade », 400m de long pour 100 de D+. Un mini mur par rapport à la suite mais quand même. J’essaie de garder la tête froide et je continue un pas après l’autre. La vue à l’arrivée est majestueuse. Ça valait le coup avec en prime une magnifique photo par l’organisation.

Km 25. Je rentre dans l’inconnu, je n’ai jamais « couru » autant, tout ce qui est pris est de facto du bonus ! Jusqu’au km 29, ça descend tout seul, un peu raide, mais pas trop technique. Pas de crampes, la tête suit. Ravito très sympa, qui fait du bien car je commence à avoir faim. Il est 13h passé. Encore 11km et c’est la quille ! KM 29,2 : position 418/488

Sortie du ravito avec environ 2 à 3km de plat… on s’habitue presque aux montées et aux descentes et du coup ces 3km m’ont paru longs… KM 31, ca remonte sévèrement et le terrain est technique, 1,6km avec 175 de D+. Je pompe dans mes réserves et ca creuse fort. Il commence à faire chaud. Je discute avec une machine lancée sur le 70km qui prend le temps d’échanger et me dit d’en garder pour la suite car après il y a Le mur et une crête pleine de cailloux où il faut garder la lucidité pour ne pas se blesser. Merci du conseil Patrick. Il repart vite après un dernier encouragement.

J’arrive au dernier ravito attaqué. La fatigue commence à se faire sentir. Dans la tête ca commence à piocher également. Amandine a réussi à venir à ce ravito également et ca fait du bien. Je ne m’arrête pas plus de 2 minutes, il faut que je relance sinon je vais mal finir. Objectif se concentrer pour la fin. Il reste environ 8km, une sortie du dimanche ! KM 35,5 : position 398/488

KM 36, on attaque Le Mur de Raissac, soleil dans le dos. 960m pour 230 de D+. C’est raide, très raide. Beaucoup s’arrêtent souffler à l’ombre des quelques arbres. Je fais le pari de ne pas m’arrêter au risque de ne pas repartir. J’arrête de regarder vers le haut de cette côte qui n’en finit pas. Les yeux sur les chaussures et en avant ! La pente se fait moins raide, on peut relancer. Ca fait du bien. Petite brise fraiche. La tête est revenue et les jambes sont toujours la. KM37/38 patatra ! La crête est bien trop technique pour moi. De la caillasse partout après 200m à courir et deux « tordages » de chevilles je décide de ralentir et de passer en « marche rapide ». Les personnes que j’avais dépassées me remontent. C’est dur à encaisser, physiquement tout va toujours bien, juste pas la technique qui suit. KM38, le sol redevient moins piégeux, on relance, les jambes suivent toujours, je suis super content. Pas de crampes ni de grosses douleurs. Je remonte quelques concurrents devant moi, c'est pas pire. Dernière descente un peu raide et la ligne d’arrivée. KM 40,1 : position 396/488

Très content d’avoir fait ce trail. Je ne m’en sentais pas capable mais ça l’a fait. Un gros merci à toute l’équipe SLRA pour les encouragements et la motivation Au top, à refaire !