A une époque où les voyages étaient délicats... notre ex-cher-président Jerem avait réussi à partir faire une chouette balade à Gran Canaria. Suite à une prépa collective durant 6 semaines au sein du club avec des tops sorties en tout genre :
Il avait fait une top course et était revenu avec plein de chouettes moments à nous raconter ainsi que des paysages grandioses.
Tilt, je regarde discrètement à quelle date se passe cette balade et ouh la la avec un peu de chance ça peut tomber pendant les vacances scolaires de février. Rentrée septembre 2022, je sors mon agenda et YOUPI en 2023 la Trans Grancanaria 130 km avec 7000 D+ tombe juste le WE avant la rentrée.
Petit briefing à la maison, on passe une semaine de vacances au soleil entre balade et piscine avant et je finis le séjour par la petite balade : c'est validé😘!
J'en parle au sein du club, ça en chatouille quelques uns... et au final Lolo, qui jouera un grand rôle dans ma balade, déclenche chez lui le même programme : Super on sera deux SLRAistes au départ de la TransGranCanaria.
Je finis l'année 2022 tranquillou point de vue sport avec en tête on met le paquet dès le 02/01/2023. Les festivités passées, je pars sur un planning de 7 semaines à raison de 6 sorties semaines mais attention pas de grosses bavantes de 3-4h en CAP (BEURK 😒😒)
Ma semaine type très souvent accompagné par copines - copains :
* CAP : 1 séance fractionné plat ou côte, 1 séance seuil, 1 séance D+
* VTT : 2 sorties entre 1h30 et 3h
* Kayak : 1 ou 2 sorties.
Les semaines s'enchainent et nous voilà dans l'avion direction Gran Canaria. La météo s'annonce clémente, on va pouvoir profiterdu séjour entre balade , apéro , farniente etc...
Avec Julie, Lolo et Agnès on décide d'aller se faire une balade dans la chaine le mercredi histoire de voir la nature du terrain qu'on pourrait rencontrer. On revient enchanté en se disant on ne va pas se taper que de la caillasse.. Euh là on s'est un peu gourré.
Petit échange sympa avec les baliseurs au coin d'un chemin et quelques sentiers exotiques se sont ouverts devant nous ( j'avais fait le parcours la veille avec quelques choix persos😜)
Le vendredi matin 9 h arrive avec Lolo au départ de son marathon 45km avec 1900 m D+ avec une prépa très chaotique pour mal de dos et pour moi départ vendredi minuit de la Classic 130 km avec 7000 m D+.
Je vais passer en compagnie de Julie et Agnès un bout de la journée de Lolo dans son défi.
Il passe au point remarquable de l'ile : le roque Nublo.
Puis il enchaine en gérant sa course de façon remarquable en gardant le moral.
Je passe à l'hôtel faire une petite sieste et on le retrouve à l'arrivée : Yesss il est finisher !
On échange deux-trois mots, il me raconte la fin de course (j'aurai le même menu) avec un canyon-rivière de galets qui devrait piquer 😢.
Quelques clichés :
Et son arrivée: BRAVO à lui ! Chapeau👏
Sniff pas le temps de prendre une petite mousse avec Lolo et les filles, j'ai ma balade qui commence dans 6 h donc direction le buffet de l'hôtel puis relaxation dans la chambre. Toute l'avant course a été aux petits oignons avec même une séance spa grand luxe la veille (top idée de mon assistante de choc !): je n'ai pas d'excuses 😉.
Minuit je suis sur la ligne de départ sur la plage de Las Palmas, on se croirait à Ibiza (euh je crois, je n'y suis jamais allé): mur d'enceintes à fond les ballons, laser
, teuffards digne d'une SLRA Night...
Je profite de ce moment au milieu de mes futurs compagnons de balade venant de 62 pays : côté international , je suis servi.
TOP , c'est parti. Agnès va renter à l'hôtel pour aller faire un dodo avant de me rejoindre samedi matin vers 10h.
On commence par 1 km sur la plage puis 3 km de remblais avec du monde et de la musique partout. Une chaine de guardia civil a été mise en place pour pas que les fêtards viennent nous perturber.
On quitte la ville et les premières bosses sont là, ça court tout le temps donc je cours... la température est nickel autour de 10 °C sous un ciel étoilé. Les kms et les premiers ravitos s'enchainent bien ( orange, banane, coca, petites bricoles salées sont avalés rapidement).
J'attends le lever de soleil pour profiter du paysage qui devrait être magnifique avec les quelques balades que l'on avait faites durant la semaine.
Yesss, il arrive et tout de suite j'en prends plein les yeux .
J'arrive à El Hornillo à 8h45 après 53 km et 3100 D+ avec une 258ème place / 556 partants.
Tous les feux sont au vert avec quand même pressé de retrouver mon assistante peut être au prochain ravito Artenara mais sur au suivant à Tejeda ?
On suit une ligne de crête avec vue sur l'Atlantique puis une descente technique se présente avec marches / cailloux direction un canyon.
La descente se passe comme je peux mais il commence à faire un peu chaud, j'arrive au fond du canyon et là pas le temps de récupérer on remonte direct pour 800 m de D+.
Je m'arrête pour enlever mon léger coupe vent mais il faut que j'enlève ma montre, je bois un coup, je reprends mes bâtons et GOOOO ! Et là ça monte ... au bout de ???? temps je veux regarder ma montre : OUPS rien d'accrocher au bras 😢😢.
TILT, M..... je l'ai laissée en bas ( je ne devais pas être très frais). Je demande avec mon good English combien de D+ on vient de se taper depuis le fond du canyon et là un japonais me répond : 400-500 m. Petite réflexion, je redescends ? 🤢 euh et si quelqu'un l'a ramassée, je redescends pour RIEN😪. Bon et bien je continue en mode aveugle pour les 80 km qui restent et bye bye mon nouveau jouet datant de Noël 😭. Elle est tout en bas sur la photo ci-dessus.
J'arrive à Artenara en ayant passé la section la plus dure 14 km avec 1000 D+ et là la TOP surprise : Agnès est là avec Julie et Lolo. C'est grandiose, à partir de maintenant je ne suis plus tout seul, on est 4 dans la course. Avec un Lolo qui va être au taquet en mode assistant /reporter tout simplement digne d'un journaliste pro !
Petit débriefing de ma nuit et je repars : le moral est au beau fixe !
Il vaut mieux, j'attaque une petite section de 12 km avec 800 D+.
Et là je me dis :"Purée, c'est une vraie montagne russe cette course avec du rythme et de la relance sans arrêt, ça va piquer un moment?"
J'avale les 800 D+ de façon correcte mais pas au taquet. Arrivé en haut je vois le village Téjeda dans la vallée en contrebas : Super on descend et ravito. Les jambes sont là, la descente est roulante (par rapport au canyon précédent), il est 13h le SOLEIL est présent !
Petit à petit, je commence à avoir chaud mais le ravito est là donc pas envie de s'arrêter pour enlever une couche : j'enchaine et YESS j'entends Agnès et Lolo, j'arrive, je suis en mode cocotte minute qui sue à grosses gouttes😥😥.
Je me pose, mes assistants sont aux petits soins : coca, eau gazeuse, jambon, orange etc... le liquide passe nickel mais le solide moyennasse.
Le garçon n'est pas au mieux : je repars dans la foulée... et bien NON je m'allonge par terre et je leur dis : " Microsieste de 5 min et GOOO".
DRINGGGGG c'est fini les 5 minutes.
Je me lève , je prends mes bâtons et je repars pour ma dernière grosse section direction le Roque Nublo 😍avant la descente vers l'arrivée...
La montée se fait en mode gestion, on va pas s'affoler maintenant (la barrière horaire est tranq). Mais autour de moi, ça grouille de partout ça remonte de derrière et des wagons de coureuses et coureurs gambadent devant comme des cabris.
Purée, j'avance plus à rien : "Qu'est ce qui se passe ?" j'ai été un peu présomptueux sur mon début de course, j'ai cramé le moteur, vais-je arriver au bout etc... un moment où le cercle vers "je bâche " se déclenche! en plus un jeuns français de 30 ans avec qui j'ai fait un bon bout de chemin les dernières 4 h me double et me glisse :"A la base vie, je bâche" et voilà une couche de plus.
Au final je m'assois sur un rocher , je prends une pate de fruit et regarde le paysage et les coureurs qui passent : Bizarre beaucoup on un dossard vert et quelques uns un dossard bleu. J'ai un dossard bleu!
Tilt la course de 80 km qui a commencé à 8h nous a rejoint et les derniers 50 km sont les mêmes. Voilà pourquoi je suis entouré de cabries et cabris. Je reprends mon rythme tranquillou direction le ROQUE NUBLO.
Il est là et YESSS Agnès et Lolo sont venus à ma rencontre (1,5km de la voiture) : ça rebooste le moral qui était en mode remontada.
Je dois faire un petit aller retour pour valider mon passage. Ils m'attendent.
Je demande à Agnès l'heure : 16h30.
Et pourquoi pas mon classement ? 212ème. c'est bon ça pour le moral, malgré les sensations pas terribles je suis en train de remonter. ça rebooste.
Un petit selfie et demi-tour direction la base vie à 5 km. Avec les balades de la semaine je connais le quartier avec ses descentes donc je teste les jambes et elles semblent être présentes.
J'arrive à la base vie et là patatra, mes assistants adorés ne sont pas là : bizarre? J'appelle Agnès qui me répond : " On arrive mais on s'est trompé d'endroit !"
Et oui on ( Julie, Lolo, Agnès et MOI) on s'était trompé sur l'endroit de la base vie. Une vraie galère pour eux de me rejoindre : le chemin est dantesque et c'est le bordel.
Je file chercher mon sac de rechange et je commence le rafraichissement du bonhomme:
changement de teeshirt, de short, de chaussettes avec pommade Nok pour garder mes pieds qui sont nickels !
Ils sont arrivés et ils me bichonnent à nouveau avec boisson et une assiette de pâte/jambon Serrano. Le liquide passe mais j'avale délicatement voir difficilement 2-3 fourchettes de pâtes.
Bon il va être temps de repartir car il commence à faire frais.
La prochaine section c'est 320 D+ et 1000 D-, Je monte tranquillou, le corps a l'air de répondre présent et j'arrive à la bascule. Je tente une relance pour voir comment répondent les jambes et YESS elles sont là mais au bout de 500 m le bidon montre quelques signes de moins bien : il est balonné. Sniff...
je marche 5 minutes et puis ZUT je relance et rebelote pas Top.
Comment faire ? je mets le clignotant à droite, je trouve un sapin, je me cache derrière. je mets les deux doigts dans la bouche et je dépose tout style d'engrais au pied de mon sapin : pate, jambon, orange, coca etc... Je repars et là le bonheur: Tout va bien.
Je peux envoyer dans la descente avec une vue magnifique au soleil couchant sur l'Atlantique ( désolé mais là pas le temps de prendre une petite photo) je double, redouble et reredouble. Je retarde le moment de mettre ma frontale (les entrainements SLRA sans frontale de nuit cet hiver sont amortis).
J'arrive à Tunte et qui est encore là : mon journaliste Lolo qui reprend son reportage en direct (un vrai pro!).
Il m'annonce qu'au ravito ils m'ont gardé une assiette de tapas : tortilla- calamar- patatas etc... trop sympa je suis confiant sur mon appétit.
Et là je tente une bouchée de tortilla puis une patata et ce sera tout: l'estomac est en mode survie.
Désolé , Julie , Agnès et Lolo de n'avoir pas fait honneur à votre attention.
Julie et Lolo vont devoir nous quitter pour rejoindre leur hôtel : MERCIIII pour ce soutien tout au long de la journée.
Je vais finir les derniers kms avec mon assistante de choc 😍qui me connait par cœur, je suis entre de bonnes mains.
Je quitte Tunte en attaquant droit dans la pente pour 440 D+ , comme d'hab on gère et on verra après la descente. Super, je peux continuer à envoyer dans la descente et autour de moi ça couine.
Arrivé à Ayagaures après 116 km et 6800 D+, il ne reste plus que 14 km et 200 D+, c'est bientôt fini, y a plus qu'à dérouler, on a fait le plus dur etc...
Mais là on est bien tous attaqué, il fait nuit, les 8 kms de rivières de galets au fond d'un canyon nous attendent.
Je dis à Agnès :" Bon là, y a plus le choix : il faut franchir la ligne ?" Réponse : " OUI et je serai présente à l'arrivée"
GOOO on y va.
Que dire de la dernière section ? pas la plus sympa. Une fois arrivé dans la rivière, il a fallu prendre son mal en patience et avoir le mental de relancer quand c'était possible.
Petite anecdote : J'ai fait un bout de chemin avec un norvégien qui est tombé en rade de frontale au bout de 2 km. On a donc fait 8 km ensemble avec ma frontale jusqu'à arriver dans la ville.
Au moment de quitter la rivière j'entends une voix connue qui me dit :"Encore 800 mètres et c'est l'arrivée !" Agnès est venue à ma rencontre.
On finit ces derniers mètres en marchant, en profitant de ce chouette moment ensemble.
On débriefe un peu, on pense à Julie et Lolo.
On voit les arches d'arrivée , on entend le speaker ; Agnès file en courant à la ligne pour une dernière photo.
Moi je profiteeee, les gens sont encore là pour nous encourager: c'est TOP !
La ligne est franchie en 180ème position /556 au départ (214 abandons soit 38%) . dans ma catégorie de moins jeune je finis 17ème/ 91 au départ.
Pour Conclure :
* Merci à toutes et tous pour votre soutien à distance, on y pense dans les moments délicats.
* MERCIIII à Julie et Lolo pour votre soutien : vous êtes à 100% dans la réussite de ma balade;
*Un énorme merci à mon infatigable assistante Agnès😍 avec qui plein de souvenirs sont gravés.
Pour la suite de 2023 , après cette aventure et ces quelques moments délicats à gérer, les paysages grandioses, les moments de partage, les instants de plénitude, aller chercher loin en soi etc... me font penser à aller voir ailleurs... pourquoi pas l'UltraAriège en juillet?
Merci pour ce partage d'aventure Vadim 👍😘 et encore bravo !!!😘
Merci pour ce chouette partage Vadim, c'est comme si on y était ! Et encore un grand bravo pour l'exploit 👏🏆
Merci pour ce récit immersif très passionnant et de nous partager tes émotions qui nous apprennent l'humilité face à l'effort et la nature.
Au delà du sport, c'est une combat contre soit même et une aventure humaine partagée.
Encore bravo pour cette exploit Vadim!
Cap sur les suivants
Bravo Vadim d'avoir relevé ce defi haut la main💪🏼💪🏼👏👏Et merci pour le partage, c'était chouette de pouvoir te suivre 🤩
Vraiment très très chouette ton récit et encore bravo pour cette belle aventure 🤩.