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  • Mike

UTMB D’une Vallée à une autre,




D’une Vallée à une autre,



Ah, cette musique (Concept of Paradise de Vangélis) !

Nous la connaissons, pourtant.... Nous l’avons déjà ressentie, à travers tout notre corps, notre cuir chevelu ! Oui, même pour moi ! Elle nous transcende, elle va nous booster !

Encore une fois, je suis envoûté... je regarde Vad et je peux ressentir qu’il partage ces mêmes émotions. Nous sommes, sur la place centrale de Chamonix, entourés de milliers de personnes.

Nous sommes le vendredi 01 septembre 18h00 et nous allons prendre le départ de l’UTMB 2023.

Oui, oui, l’ultra Trail du mont Blanc et ces quelques 170 km de distance et ces 10 000 mètres de dénivelé positif.

Nous sommes en route pour traverser trois pays, munis de notre carte d’identité (on ne sait jamais, si nous avions un contrôle de la douane au beau milieu de la nuit 😊)





Pour eux, leur défi a été rempli, remplis de mélancolie pour Thomas, de joie pour Matt et satisfaction pour Lolo.

Ils ont franchi, brillamment, la ligne d’arrivée jeudi. Bravo les gars ! Et merci d’avance, pour votre soutien, car nous allons en avoir besoin !!!

Jerem, quant à lui, est parti ce matin, à l’aube, il devrait en avoir pour 24h de course...

Son début de course est prometteur et aucun doute qu’il va relever son défi, il est fort ce Jerem.

C’est, donc, chargés à bloc que nous prenons le départ de la vingtième édition de l’UTMB.

Pour les courses des copains, il y avait trois sas espacés de 15 minutes.

On se dit alors, que nous avons encore le temps. Les cadors vont partir, puis, l’autre vague, ensuite nous... Les sans-dents en derniers... tranquilles quoi...

On reste avec Vad, tranquillement, avec Matt et Thom, le temps que les premiers sas partent...

Je me dis : ”Tiens c’est le bon moment pour voir, si je n’ai pas de souci avec mes bâtons.

J’ai eu le nez creux, j’ai un bâton récalcitrant, on essaie à deux de le déployer. Tu parles d’une histoire, je suis obligé de le faire sortir à la force de la mâchoire !

Ça commence bien, je ne vais pas le refermer de la course celui-là 😉

On en rigole, puis nous remarquons que bizarrement, nous avons plus de place autour de nous.

Où sont bien passés les autres participants ? Il y a une distribution de bière ou de goodies ?

Aaaah, mais Nan, en fait il n’y a pas de sas !!!! T

out le monde part en même temps, outch on file se mettre dans la masse avec Vad. On aurait pu avoir une belle surprise, ou une histoire de plus à raconter aux copains et copines du SLRA !

Nous venons de faire nos adieux à Thomas et Matt, qui nous ont accompagnés sur la ligne de départ. A dimanche les gars !





On peut débattre du côté ostentatoire ou mercantile de cette course, qui n’a cessé de grandir en notoriété au fil de ces vingt années.

On a le droit de se dire que plus de deux mille trois cents participant(e)s c’est beaucoup trop.

Que comme chez Ryan Air tout est option, tout se monnaye.

Que mettre plus de 2 euros le kilomètre est de la folie.

Que ce côté "ma tu vue", trop peu pour moi.

Et je ne vous parle pas du village, avec son salon grandeur nature de toutes les marques et produit dérivé du trail.

Je suis le premier à reconnaitre, que je suis vite embarqué, par cette ligne d’arrivée que nous franchissons et espérons tous la franchir de nouveau dans l’autre sens.

C’est difficile de vous retranscrire l’atmosphère de la ligne de départ, des vagues humaines venues nous supporter, nous encourager, nous des inconnus, personnellement, je suis totalement scotché.

Vad m’en avait parlé, je ne pouvais pas m’imaginer que c’était à ce point-là !

Sincèrement, je n’exagère pas, c’est vraiment impressionnant et même un peu gênant...

On les remerciait de nous encourager.

J’aurai dû mal à dire, sur combien de kilomètres, nous avons été accompagnés sur ce début de course, mais c’était sur pas mal de Kilomètres.

Bon, soyons honnêtes, ils ne sont pas venus uniquement pour voir deux magnifiques spécimens du SLRA, ou une bande de fadas venue du monde entier. Je crains bien que cette foule ait été attiré par le gratin du trail mondial. La crème Mont blanc des trailers féminins et masculins.

Il ne faut surtout pas se dire qu’ils vont finir la course en moins de 20h. Outch, il y a un monde entre nous !

Pour ma part, j’essaie d’emboîter le pas de coach Vadim.

D’habitude, je ne fais ce genre de chose, mais on est tellement emporté par la foule et le rythme de la course que j’ai envie de suivre cette allure. Je ne peux que suivre le flow, malgré moi !

Mais, je n’ai pas envie de me faire déborder par des centaines de personnes !

Même une pause technique, tu redoutes de la faire !

Cela en vient challengeant et tu pars plus vite que tu ne le voudrais. C’est certainement l’effet UTMB !

Et puis, en réfléchissant un peu, tu te dis que c’est la course qui t’a choisi de venir courir, pas l’inverse.

Elle a choisi, les meilleurs coureurs de plus de 110 nations.

Et c’est là, qu’il faut couper la connexion cognitive, pour ne pas se dire que je n’ai pas ma place ici...

Que je n’ai réellement aucune référence et que je ne vais pas pouvoir tenir ce tempo de fou....

Donc, je fais ce que je fais de mieux, je ne me pose plus de question, et je fais du marquage à la culotte de Vad, je me vois même prendre des itinéraires bis quand il y a trop de monde !

Puis, un moment, je ne peux plus le suivre et mentalement, je lui souhaite bonne course et à dimanche Vad !

Car, au fond de nous, nous partons toujours pour terminer...On ne termine pas toujours, mais on ne part jamais pour ne pas finir...

Me voilà parti pour compter les ravitos, avant la fin de la course, environ 16. Il y en a qui compte les difficultés, moi c’est les ravitos 😉 !

Je passe les deux premiers, plutôt bien, et puis dans une montée, je crois apercevoir Vad... étrange,

il se met sur le côté. Je lui demande si tout va bien et il me dit chaud d’enchainer les Ultras.

Tu m’étonnes, vous ne trouvez pas qu’il est énorme ce type de se lancer des défis pareils ! Surtout 6 semaines, entre deux ultras courses.

Incroyable ! Mais bon, je le connais le Vad, il va trouver un cours d’eau, va se plonger la tête dedans pour puiser les forces telluriques des Alpes pour gentiment me redoubler 😊 On a déjà vécu l’expérience avec Rom lors de l’UT4M !

Je ne m’inquiète pas, puis, c’est la course de faire sa course seul…en règle générale...


Arrive la première grosse descente….Depuis que je suis dans le Béarn, je me suis entrainé dans les descentes pour gagner en vitesse et en relâchement pour ne pas solliciter les muscles des jambes.

Donc, je devrais être plus tôt content de courir en descendant, mais bon voilà : il y a dix jours avant, lors de ma dernière grosse sortie montagne, je me tords la cheville... Gros coup de bambou, et peut-être un forfait pour l’UTMB....


J’ai souvent eu des entorses, et donc j’applique le protocole habituel, mais cela elle me fait SUPER mal.

Je ne referai peut-être jamais l’UTMB, donc je pars tout de même en redoutant cette première descente.

Je n’ai pas envie de la faire au frein à main, je vais essayer de me libérer et de la faire comme je voulais la faire. Et si ça casse, et bien tant pis ça sera la fin de la course avant la première nuit.


Donc, la voilà la belle descente, à nous deux, je n’ai pas quitté la vallée d’Ossau, (ou la vallée d’eau seau d’eau 😉comme elle a été rebaptisée, récemment, par une bande de jeunes montagnards :-)), pour m’arrêter si tôt.

Ça va le faire et ça doit le faire ! On se lâche garçon, on se décontracte.

Et oui, les sensations sont bonnes, ça tire un peu, mais c’est stable. On va pouvoir attaquer la première nuit et les deux cols de 1400 mètres chacun.

Dans ce genre d’épreuve, généralement je n’éprouve pas le besoin de dormir la première nuit.

Et, j’attaque les cols pour basculer vers l’Italie, le col du Bonhomme environ 2300 mètres et celui de la Seigne autour de 2500 mètres.

Le temps est plutôt favorable, depuis que nous sommes dans la Vallée. Et, nous profitons d’une belle journée et de bonnes conditions pour courir.


Donc, on part léger. Pas plus que d’habitude ! (clin d’œil à Marie. 😉) Slip chaussettes sur la ligne de crête !

Et forcément, je ne me couvre pas plus que cela cette nuit-là. Cependant, plus je monte, plus le vent se lève.

Un vent pas très agréable, il est bien soutenu et plutôt froid. Mais bon, je n’ai pas envie de m’arrêter pour mettre plus de chaud. Un peu têtu parfois !

Donc, je continue et passe le premier col, une fois dans la vallée, il y a moins de vent et je me réchauffe rapidement.

Arrive le second col, et de nouveau ce vent qui revient encore plus soutenu et plus froid. Même approche, je ne vais pas m’arrêter ! ça va le faire, mais là il fait froid, je commence à avoir le bout des doigts engourdis. Et je me dis, si dans 15 minutes je suis encore dans le froid je m’habille,

15 minutes plus tard, je suis toujours dans la montée et toujours dans ce vent de mes deux…

Et, de nouveau le type se dit : “allez encore 15 minutes” 🙁.


Pourquoi aucune idée, mais je termine la montée la glotte en feu, et les doigts endoloris.

Avec le recul, il ne faut pas faire des choses comme cela, une paire de gants, un buff, et un haut long et chaud... C’est une meilleure stratégie !

Tout le monde sait cela.

Promis si j’ai de nouveau ces conditions je le ferai, ou promesse de nouvel an…😊

Et puis, de toute manière c’est le matos obligatoire à avoir.


En parlant de cela, on a un contrôle, pas des douanes italiennes, mais une vérification de matos obligatoire.

Je ne retrouve rien, et tout est en bien en place dans le sac porte bonheur de Ben.

Je n’ai réellement pas envie de sortir tout mon sac. Allez, je tente la technique “cocker œil larmoyant”.

“J’ai réellement tout dans mon sac madaaame.

La preuve je n’ai pas eu froid cette nuit. 😉”


Même le commercial en chef Jerem n’aurait pas fait mieux et ça marche.

La gentille dame, m’a même gardé mes bâtons que j’avais oublié !!!


On se reprend, le jour se lève, je suis en Italie, il fait bon et la vue est magnifique.


Tout baigne et motivé pour atteindre le bivouac à Courmayeur, que je viens de renommer “cours meilleur” oui, on a le temps de s’amuser sur ce genre de course !


Nous sommes en haut des pistes de skis et la descente le long des remontées mécaniques et splendide. Un single dans le bois, racines, virages serrés. Je me lâche et j’arrive au bivouac.

C’est là qu’on se rend compte de la machine UTMB, les sacs de bivouac sont rangés par milliers sur des portants.

C’est impressionnant de voir cette uniformité de sac, on se dit je ne vais jamais retrouver mon sac, et puis finalement, il arrive comme par magie.

Dans le gymnase aussi, c’est impressionnant !

Par contre, pas de bonne sensation, il fait chaud il y a du bruit et pas beaucoup de place.


Je sens la fatigue de la première partie de la course et de la nuit m’envahirent.

Ce n’est pas réellement une envie de dormir, ce n’est pas que je me sens mal...

C’est juste que je ne sais pas par où commencer.


Je mange, je me repose, j’enlève mes chaussures, ou pas, enfin je suis juste un peu à l’ouest.

Je l’avoue j’aurai bien aimé voir les copains. Cela m’aurait aidé à récupérer.

Donc, là il faut encore un effort, pas physique celui-là, un effort pour se calmer et s’ordonner.

Et, ce n’est pas moins compliqué que de gravir une montagne !


Premièrement, se raisonner.

Bon, ils ne sont pas là, les copains donc arrête de les chercher.

Va te faire une place, en jouant des coudes face à deux Asiatiques.


Je leur lance mon regard le plus noir, ne fais pas chier le sanglier ! Mais en réalité, je n’aurai pas résisté longtemps, mais bon ça ils ne le savent pas.


Prépare ton sac, pour repartir.

Il faut ensuite faire les choses une par une.


Et chaque étape, il faut les décomposer en étapes encore plus simples et les finir et surtout ne pas passer à une autre chose avant d’avoir fini.


C’est un drôle de sentiment, j’ai l’impression de me parler à moi-même...

D’être père et enfant à la fois.

Bon pour la psychanalyse on va s’arrêter là.

Mais ça marche. Et je termine mon sac ! prêt à repartir !


Je décide de manger, mais je n’ai pas envie.

Je me mets à rire tout seul en pensant au spectacle que nous étions allé voir avec le SLRA.

Et ouais, on se culture de temps en temps au SLRA !


Le type racontait son parcours sur l’UTMB justement il bavait devant les nouilles, les nou-nouilles les bonnes nou-nouilles.

Donc, forcément en les voyant je pense à lui,

Par contre je ne salive pas du tout !

Je vois Vad, qui est arrivé entre temps,

Tu sais s’il y a de quoi s’allonger dans la salle ?

Je suis dans le dur et je ne papote pas plus.

Mais avant cela, je me garantis que je ne vais pas partir pour faire une nuit complète. On apprend de ces précédents ultras. (Voir le TOM 1 des aventures de Tintin à Grenoble) 😉


Allô Nath ! Oula ! le OUI, qui s’attend au pire....


Il faut dire que c’est peut-être la première fois que je l’appelle sur une course, surtout avec mon téléphone.

Je la rassure tout va bien, j’ai juste besoin que tu me sonnes dans 30 minutes, ma toute belle. ! J

e squatte un bon gros tapis de réception de saut en hauteur. Je ne dors pas, je repose juste le corps et le cerveau. Et ça fait un bien fou !

Même pas besoin de réveil, je rassure Nath, qui me dit qu’elle le ressent dans ma voix.

J

e peux enfin manger les nou-nouilllllllllllllllllllllllllllles.

Elles ne sont vraiment pas appétissantes.

Je préférerai manger le faux tuc de Grand Phil. (Pas simple à comprendre pour tout le monde, mais les nouveaux vous demanderez aux ancien(ne)s°.


Bon ce n’est pas tout cela mais, je me suis arrêté une bonne heure. Vad a déjà repris la route depuis plus de 30 minutes. On se verra à l’arrivée, l’ami.

Je reprends dans ma route le temps est splendide, grand soleil, il y a du monde en ville et c’est sympa d’être encouragé.

Il ne faut pas longtemps pour quitter la ville et attaquer une belle patate de presque 1000 D +.

Et au tout début de cette ascension, je regarde dans les lacets devant moi et qui je vois, mais oui c’est Vad.

J

e le retrouve et je lui “bah Vad que fais-tu là ?”

Il me dit qu’il fait tellement beau dehors qu’il en a profité pour faire un break prêt de la fontaine.


Chouette ! on va pouvoir faire un bout de chemin ensemble et discuter un peu.

Deux autres français partagent cette montée, le premier qui attendait depuis 4 ans d’être tiré au sort et le second qui en est à son quatrième UTMB.


Et vous, nous demandent-ils ? Et bin, nous c’est notre première inscription et on a été retenu.

On a été retenu grâce au système de point UTMB, et la possibilité de grouper ses points pour multiplier ses chances de sortir du lot.

On a été sélectionné grâce aux points des copains, qui ont participés aux autres courses UTMB,

Mais également aux autres copains qui ont donné leurs points pour gonfler le coefficient de sélection.

Un grand merci à vous tous !


Tranquillement, mais sûrement, nous prenons notre rythme dans cette montée, et progressivement, on se détache avec Vad.

Je prends, un peu d’avance, mais je sais que maintenant, on va se voir régulièrement, et cela me réjouis.

Nous arrivons sur une sorte de plateau proche des 2000 mètres. Enfin, un plateau avec quelques dents tout de même. Mais, ça déroule et ça avance.



Et je me dis : je ne vois plus Vad.

Ce n’est pas normal tout cela, mais je sens qu’il ne doit pas être loin. On le connait que trop bien et surtout ses extraordinaires ressources.

Ça avance toujours, pas de bobo aux pieds, dès que ça chauffe je crème.

La cheville va bien et l’alimentation aussi.


J’arrive à La Fouy, nous avons déjà parcouru 114 km. La journée arrive à sa fin.

Il y a de quoi se poser un peu, j’aimerai ne pas refaire une seconde nuit, seul...


A ce ravito, il y avait un gars qui faisait l’annonce de participant, en nous nommant par notre prénom.

Je me dis, j’attends 30 minutes, voir si Vad arrive. Et de toute façon, j’entendrai son prénom.

Donc je ferme les yeux mais en étant très présent.

Même pas besoin de réveil.


30 minutes plus tard, on n’a toujours pas annoncé Vad. Tant pis, je file.

On part pour une partie roulante dans les bois, plutôt agréable pour courir. Pas de grosse descente, pas de grosse montée. Et il fait même chaud.

Je me raccroche à un groupe de 5 espagnols, qui se demandent qui je suis et pourquoi je les colle.

Le groupe de cinq se transforment en deux.


Les deux gars se demandent toujours qui je suis et ce que je cherche.

A la fin, on commence à parler un peu en espagnol et en anglais.

Et, ils me demandent ce que veut dire « courage ». T

out le monde nous dit : « Courage » 😊

Alors là, j’attaquais ma seconde nuit sans réellement dormir et impossible d’expliquer clairement le mot courage. Je me suis, donc, lancé dans des explications très simplement interminables autour de la course UTMB, qu’elle était longue et difficile, et que nous devions courir longtemps, souffrir peut-être et aller chercher loin dans nos ressources.

Et donc, tout cela était courageux. Voilà mon explication de 20 minutes à deux espagnols du courage.

Ils ont dû rien du tout comprendre les pauvres ! Et perso, moi non plus, en réfléchissant bien. 😊


Malgré tout, on arrive à la fin de cette portion.

Nous devons être à Champeix-lac, toujours en Suisse.


Et là j’entends des voix familières, Matt, Jerem et Thomas sont là,

Ah quel bonheur de vous voir et de vous entendre.

Mais, il y a une autre voix, C’est celle de Vad !!!

Je ne le vois pas mais c’est lui. Là, je suis totalement perdu, je l’attends à l’autre Ravito, et voilà qu’il est devant moi !

Il a trouvé un passage secret dans le niveau 5 de Mario ou quoi !

Il n’a tout de même pas abandonné, pas possible pas lui ...


Je fais vite le tour pour sortir du ravito, pour élucider ce mystère.

Il m’explique qu’il vient d’’arriver et qu’il est aussi surpris que moi de me voir.

A chouette, les retrouvailles !

Je lui explique la scène, le fait que je pensais qu’il n’était pas très loin et que je ne souhaitais pas courir une nouvelle nuit tout seul.

Finalement, on a dû courir, peut-être à quelques minutes d’écart.

C’est peut-être à lui que je fais mon explication du courage en espéranto 😊

Donc, on prend le temps de papoter tous les cinq, il reste un peu moins de 40 bornes à faire,

Soit 10 heures de trail, donc on est bien. Il doit être minuit.

Et puis, quelle satisfaction de s’asseoir et que les copains nous apportent le ravito.

On peut vraiment souffler et dire des conneries !!!

Il nous reste encore trois grosses difficultés, deux de 800 d+ et une de 1000 d+ on devrait les faire ensemble avec Vad.

On attaque la première, je dis à Vad, tranquille en montant et il me oki mais tranquille en descendant, banco.

Je vous le donne en mille : on a attaqué sévèrement et on a descendu à fond.

Ah c’est çà les jeunes fougueux qui veulent montrer à l’autre qui est le plus fort.


Aufina ça s’est fait et plutôt, bien, les premiers 800 D+.

On retrouve les copains au Ravitos, on est aux p’tits oignons.

D’attaque pour le second 800 D+.


800 D+ droit dans la pente. Et là, j’ai un gros coup de chaud, la cocotte va exploser. 😊

Obligé de faire une pause.

Mais, ça repart et au final, je l’ai trouvé moins long que les précédents 800.

Nous sommes à Vallorcines, de nouveau en France, c’est le dernier ravito où on verra les copains.

Il fait jour et là j’ai vraiment besoin de dormir.


Vad 15 minutes stp.

15 minutes de vrai sommeil profond sur un transat. Mon p’tit Thomas vient me réveiller, c’est l’heure Mike !

Yes, les batteries sont rechargées, paré pour en finir, il reste un peu moins de 18 Kms, mais il y a encore du dénivelé et il fait chaud !

Ils vont être long ces dernières centaines de mètres à monter. Surtout vers la télécabine de la Flégère. On est dans les pistes de ski en plein cagnard ! Allez, encore un dernier effort ! Vad part en éclaireur et puis pris d’un coup de sang, la gare en vue, je décide d’accélérer pour en finir.

Ouf, j’y arrive. C’est juste magnifique.




Un gars en haut me met un saut d’eau sur le corps, ça saisit mais ça fait du bien !

Reste 850 mètres à descendre pour enfin arriver à Chamonix.

Rien de bien palpitant, on échange notre point de vue sur le temps gagné dans les descentes et juste à ce moment à un gars qui avait fait la TDS deux jours plus tôt qui nous dépasse en faisant des sauts en longueur dans les sentiers,

juste hallucinant !

On passera ma cascade de fin de course, trop relâché dans la pente. Chut ! ;-) Hein Vad.


Nous voilà en bas, enfin, ils ont eu la bonne idée de mettre une passerelle au-dessus de la route. Que du bonheur !

Mais après cela, on est envahi d’un sentiment de joie, de bonheur, de fierté qui va monter crescendo jusqu’à l’arrivée...

Le premier appel à la famille pour dire que tout va bien et que nous arrivons, allumez la téloche on arrive pour le show. 😊

Et puis, tout simplement on profite, on tape dans les mains des gamins venus nous encourager,

On remercie les gens de nous soutenir.

On ne veut pas trop que cela s’arrête. C’est trop bon.

On va finir l’UTMB.


On sait bien avec Vad que c’est « juste » un Utltra comme un autre, que faire l’UTMB ou faire la distance sur une autre course ça ne change pas grand-chose.

L’exploit est le même,


Mais l’UTMB dans la tête des amateurs de course à pied, c’est la Mecque du trail dans le monde entier.

La seule course que vont connaitre les gens c’est l’UTMB, avec peut-être la diagonale.

Et nous, on va la finir ensemble, main dans la main !

C’est juste improbable, en général, on fait sa course, seul et on termine seul, on franchi la ligne en solitaire...

Mais là? je vais terminer l’UTMB avec le grand Vad !

Et les copines, les copains du SLRA, rendez-vous compte de mon privilège :

je termine THE course avec LE coach Vad. C’est qui qui a la banane ? c’est Miki :-)


Et, on termine sur la ligne d’arrivée par une grande accolade fraternelle !

Le SLRA n’est-il pas une grande famille, depuis tous ce temps ! Mon p’tit Ben a même trouvé une maman et une tata d’adoption, pourquoi je ne pourrai pas trouver mon frérot d’adoption ?

Et finir un tel événement avec son frérot n’est-il pas le plus bô des moments ?

Les copains sont là également pour nous accueillir pour nous aider encore, car on en a besoin !

Il n’y a pas de petite ou grande course, pour réaliser des défis, De nombre de kilomètres et de dénivelés, pour relever ses exploits.

Et ce week-end là, dans les Alpes, on a fait carton plein, sans tour de pénalité dans le pas de tir !

Six gars du SLRA partis à l’assaut des cailloux du Mont Blanc, six gars, Thomas, Matt, Lolo, Jerem, Vad, Mike à se lancer dans l’inconnu, en route pour dépasser leurs limites et relever leur challenge qui les anime personnellement, pour des raisons toutes différentes.

6 gars soutenus par toute une bande de sportifs du plat pays nantais, pour les encourager et les soutenir dans toutes ces folies.

Soutenue également par leur famille, le socle, l’indispensable dans les coups durs...

Le trail est bien, souvent, un effort solitaire, où on ne partage pas beaucoup, contrairement au RAID où nous sommes solidaires dans l’effort et dans le plaisir.

Ce long week-end restera un superbe moment de partage et de soutien mutuel, tantôt assistant tantôt assisté.

Je souhaite ces moments de partage à chacun d’entre vous.


Le retour sur terre va être dur, mais la réalité bien présente, nous sommes dimanche 3 septembre 2023 15h00…Et, nous travaillons lundi matin…


Les copains viennent de me déposer à la gare de Chamonix. Ils viennent de reprendre la route vers Nantes,

Et moi je vais faire le SDF dans les halls de gare direction la Capitale, puis la maison avec dans les oreilles le bon son de Concept of paradise de Vangelis qui restera à jamais associé au trail de l’UTMB.




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