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Photo du rédacteurThomas

IronMan Lanzarote

Dernière mise à jour : 9 déc. 2019

Lanzarote, 25 mai 2019, plage de Puerto Del Carmen, 6h00…


Mais qu’est-ce que je fais là… Est-ce que je suis prêt, est-ce que j’ai le niveau, est-ce que je vais sortir de l’eau à temps, et le vélo, y’a encore un vent de fou ce matin, ça souffle non-stop depuis qu’on est arrivé il y a deux jours, et les côtes, c’est pas la Beauce ou le vignoble Nantais ici, et même si ça passait, enchainer sur la course à pieds, comment je vais faire… STOP !!!!!!

Allez Thomas, on arrête de cogiter, tu t’es préparé pour ça, maintenant on y va !

Assis sur un banc près de la zone de départ, le jour n’est pas encore levé, il est temps d’enfiler la combi de natation et de se graisser à la vaseline. Les vélos sont en place depuis hier dans le parc à vélos sur la plage, dans 1 heure on se jette à l’eau…

6h55, un check avec les copains Seb et Dav, on se motive, ça va le faire.


7h00 : top départ, c’est parti pour 3800m, bonne course les potos, à ce soir… Je laisse partir le gros de la troupe, on est quand même un peu plus de 1600, pas très motivé pour la machine à laver…

Ca y est, je suis dedans, premiers crawls, j’arrive à trouver mon souffle assez rapidement, ouf, ça me rassure… Allez, j’ai misé sur 2h de nage max, faut que je me détende et essaie de nager le plus droit possible. L’océan paraissait plutôt calme depuis la plage, la houle se fait quand même bien ressentir, pas évident de viser les bouées dans le creux de la vague.

Je nage, je nage, ça passe, ça y est, j’arrive sur la fin de la première des deux boucles, je ressors sur la plage, je regarde ma montre, 52 minutes, cool, c’est de bonne augure. Un peu étourdi quand même, c’est par où la suite, ah, ok, aller hop, on replonge pour le deuxième tour.


Ça se passe encore mieux que le premier, je suis content, je devrais passer avant la barrière de 2h20 et avoir le droit de monter sur mon vélo. Le jour s’est bien levé maintenant, l’eau est plus claire, dans certains endroits moins profonds, je vois des poissons nager autour des récifs sous moi, contrairement à ce que j’aurais pu imaginer, je suis bien, je prends du plaisir.


Ca y est, dernière bouée à contourner, la plage est à quelques mètres, je vais sortir ! Je titube un peu, je regarde ma montre, 1h49, yes, ça passe, direction le parc à vélos.




9h04 : 13 minutes pour se changer, se faire abondamment barbouiller de crème solaire par les bénévoles qui veillent sur nous, attraper le vélo et hop, on attaque les 180km de vélo et 2500m de dénivelé positif.


Je me sens bien, je suis content, allez, va falloir gérer. Je me suis basé sur une moyenne à tenir de minimum 20km/h pour pouvoir boucler le vélo en 9h max, la barrière est à 18h30, j’ai un peu de rab.


On entre direct dans le vif du sujet, ça grimpe, ça souffle, bon c’était prévu, c’est le jeu… Les premières dizaines de km défilent, c’est pas simple mais mes jambes semblent ok, je suis autour de 22km/h, ça va. J’essaie de déconnecter un peu le cerveau, ça commence vraiment à souffler…

Km 44 (tiens, la Loire-Atlantique, bah oui, on pense à plein de trucs sur un vélo, ça passe le temps…), là, c’est très dur, une ligne droite sans fin qui monte par paliers au milieu des cratères et des étendues de roches volcaniques, et une rafale de vent pleine face qui ne s’arrête jamais, c’est beau, mais c’est très très dur.



Km 110, je m’arrête 5 min à ce ravitaillement, je vais manger mes deux sandwichs préparés ce matin, ma moyenne est descendue autour de 19,5 km/h, il reste 70km, je positive mais attention…


La côte au nord de l’île est superbe, mais on vient de passer deux cols bien costauds et ça souffle toujours autant… Je repars, chouette, 10 km de descente, les sandwichs m’ont réconforté, le vent est plus favorable maintenant, la moyenne remonte doucement.


130km, 150, 170, ça y est, dernière descente vers la zone de transition. 10km de descente sur une petite route sinueuse, le paysage est sublime, je suis repassé au dessus de 21 km/h de moyenne, je suis euphorique, j’ai les larmes au yeux. C’est pas le vent, c’est l’émotion, je vais attaquer le marathon avec de l’avance sur mon planning, je crie de joie tout seul sur mon vélo, c’est trop bon !!!


17h53 : 16 minutes pour poser le vélo, se changer, je me calme, je veille à ne rien oublier, crème anti-frottement sur les pieds, pansements sur les tétons, allez, pour la première fois je vais courir avec une casquette, le soleil tape encore très fort.


Nouveau barbouillage intégral de crème solaire par la même bénévole que le matin, elle m’encourage énergiquement en espagnol, je ne comprends pas tout, mais je sens bien ses ondes positives 🙂, et c’est parti.


Bon, il va être 18h, j’ai donc 6h pour finir soit tenir une moyenne minimum de 7km/h, ça sent bon ! Je me calme, je ne veux pas m’emballer et échouer sur un malaise ou une blessure.


Je me fixe des objectifs de 5km par 5km, je suis bien vigilant à boire abondament à chaque ravitaillement. Et on y va, 5, 10, 15, 20, ça y est, la première boucle de 21km est finie. C’est dur mais ça passe… Plus que deux boucles de 10km… Je croise Seb, je croise Dav, le public est sensas…

Thomas ? Oui ? Tu vas le faire !!! Bah on dirait oui !!! Mais là, c’est quand même très dur… Oui, mais vas-y, ne marche pas, déconnecte… Bon ok, on ouvre les tiroirs et on sort les armes secrètes : les petits mots et poèmes d’encouragement glissés dans ma valise par mes filles et ma femme chéries trouvés la veille en ouvrant ma valise à l’hôtel, tous les messages des copains, de la famille, des potes du DSC et du SLRA, des collègues, vas-y, encore 10km…

La vache, il est long ce remblais… Encore 2km… Depuis le début du marathon, le public est génial, mais là, c’est dingue, les terrasses de café se succèdent non-stop et tout le monde crie, applaudit… J’entends la sono du podium au loin, j’ai les poils qui se hérissent, j’accélère, je vole, je pleure… J’aperçois le tapis rouge, je marche dessus…


22h52 : ça y est, j’ai réussi, je brandis la banderole au dessus de ma tête et je hurle de joie !!!!

Je retrouve mes deux potes Seb et Dav qui sont arrivés avant moi, on trinque autour d’une première bière, plusieurs autres suivront jusqu’à tard dans la nuit 🙂

Merci ma femme et mes filles chéries de m’avoir supporté et encouragé durant ma préparation ces 6 derniers mois, merci Seb de m’avoir poussé sur ce défi, et merci les copains et la famille pour vos encouragements, je sais que certains doutaient de moi, moi aussi parfois, mais je l’ai fait...


... je suis IRONMAN !




Thomas

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