Comme tous les étés depuis maintenant 3 ans, le mois de Juillet rime avec l’Ultrariège.
La première année, je m’étais frotté au 21km 1200D+, c’était mon premier vrai trail et il s’est fini en crampes.
L’année suivante, entouré de Vadim et Jéjé sur le 170km, j’avais en tête d’arriver au bout du 51km mais un mauvais réglage des cales de mon vélo avait rendu mes genoux douloureux et après 33km dont une bonne vingtaine de douleur dans les descentes, j’ai mis le cliognotant à Prades, déçu mais convaincu que c’était la bonne décision.
Cette année, je voulais retenté le 51km, qui au passage était devenu un 55km. Accompagné par Véro, Alissone et Greg sur la même course. Plus d’excuse de cale de vélo, il faut aller au bout, surtout après mon abandon au trail Cathares. J’ai le droit à un abandon par an et il était fait. Ma prépa a été plutôt correct, même si j’ai fait peu de séance de D+.
Rdv le vendredi 19 juillet pour le retrait des dossards et direction les Monts d’Olmes d’où le départ est donné le lendemain à 8h. La météo s’annonce chaude, très chaude. Petite soirée pseudo Lasagne avec Véro et Ali et dodo, pour être prêt pour demain.
Nuit correcte, il fait bon ce matin, mais la température va monter.
Le départ est donné à 8h précise et après 200m de footing en descente, on monte droit dans la pente jusqu’au col de Cadène, environ 3km pour 450 de D+, ça réveille. L’ascension se passe bien et Greg prend assez d’avance pour nous filmer à l’arrivée du col. Le ciel est dégagé, pas de mer de nuages cet année. S’en suit une descente a flan de montagne sur un single très sympa jusqu’à l’étang d’Appy, où des chevaux en liberté nous attendent.
Le premier ravito est 5km plus loin environ, avec une belle portion pierrier, apparement pas si terrible et un D- d’environ 700m. Ça pique. L’année dernière, cette portion avait eu raison de mes genoux et m’avait donné deux belles ampoules.
Cette année, aucun souci, un peu moins rapide que l’année dernière (à 3 minutes près), mais arrêt express pour s’hydrater et se mouiller un peu la tête.
P1 (9,1km D+480 D-996) : 1h54’15 position 336/390
S’en suit une portion que j’aime beaucoup, entre villages, singles, jolis coups de cul et relance. Je me sens bien et je déroule gentiment jusqu’à Caussou malgré la chaleur. Chaque fontaine rencontrée était une occasion pour se rafraîchir.
J’ai maintenant 6 minutes d’avance sur l’année dernière. Je suis bien plus confiant qu’en 2023, l’arrivée sur Caussou se fait sans encombre. J’en profite pour faire un vrai stop au ravito pour bien m’hydrater et manger avant le KV à venir. La soupe aux vermicelles passe super bien et il est temps de repartir.
P2 (20,7km D+800 D-1402) : 3h46’39 position 304/390
La section à venir est la section la plus dure. Elle commence par un joli Kilomètre Vertical puis une belle descente pour arriver à un point d’eau. Le KV est fidèle à lui même, raide et long. Il commence dans la forêt, “à la fraîche” même si la température est très élevée. Cette année, un peu moins de cannes que l’année dernière et je fais plus de pauses et n’arrive pas à maintenir le même rythme que l’année dernière. La fin de la forêt arrive et la prairie se dresse, en plein en soleil. J’avais oublié que cette dernière partie était si longue. Cette fin de KV entame lourdement le physique mais je n’ai pas les douleurs de l’année dernière. J’ai mis 5 minutes de plus que l’année dernière, ça va.
Grosse descente, où je préfère marcher pour me remettre en forme. À partir de là, le parcours change par rapport à l’année dernière avec un point d’eau ajouté où je décide là aussi de me reposer un peu. Je suis dans les temps pour la barrière. Au moment de repartir, je m’aperçois qu’Alissone est là, toute souriante prête à repartir, bien plus en forme que moi. Nous faisons un petit kilomètre ensemble et après je ne peux plus suivre, je préfère me ménager. Il reste 3 ou 4 kilomètres jusqu’à Prades, le ravito où je me suis arrêté l’année dernière. La fin du parcours est beaucoup plus simple que l’année dernière mais le rythme est lent, le KV est encore présent dans les cuissots.
Arrivé à Prades sous les encouragements de la famille de Greg.
P3 (31,3km D+1788 D-2026) : 7h22’49 position 286/390
Grosse pause à ce ravito avec soupe vermicelles, petit tour au kiné et rafraîchissement car il fait très très chaud. Au moment de repartir, Véro me rejoint. Nous décidons de repartir ensemble du ravito mais après 500m, et une pause chaussures pour Véro, je repars en solo. Début de la section très sympa, j’arrive a relancer même si par moment les cuisses se bloquent. J’alterne en course et marche et comme tout le monde je souffre de la chaleur. Km 36, la dernière grosse patate arrive, c’est dur, une partie à l’ombre, l’autre en plein soleil. Cette montée est vraiment raide, le terrain n’est pas trop technique mais on sent les kilomètres dans les jambes.
Km 37/38, la montée est finie. Prochain ravito dans 10km, ça va être long. Le soleil commence à baisser et un début de fraîcheur commence à apparaître. Ces 7/8km devraient se courir sans souci, c’est frustrant, ce n’est pas très technique, les pentes sont douces mais les cuisses sont raides. Km 41, je suis vraiment dans le dur physiquement, plus trop l’envie, mal aux cuisses et je n’avance pas. L’arrivée sur le ravito est très compliquée. Les encouragements commencent un petit kilomètre avant le point de repos et clairement les personnes sur le cotés du chemin se rendent bien compte que je suis dans le dur et contrairement à ce qu’on pourrait attendre, les encouragements d’inconnus me plombent encore plus le moral. Beaucoup de choses ressortent et cette gentillesse gratuite est vraiment un vecteur d’agrandissement des émotions intérieures. Dur de ne pas craquer.
P4 : (43,7km D+2386 D-2404) 10h52’26 position 296/390
Une fois encore, je prend le temps de me reposer, boire un coup et me recentrer pour repartir. Je préviens ma mère d’une heure d’arrivée approximative et lui annonce que je serai sûrement en mauvais état à l’arrivée.
Au moment de mon départ, je vois Véro qui arrive avec à priori Greg qui n’est pas très loin. Sur le papier, il reste 8km, de la descente (environ 700 D-), je vois un petit groupe de mecs, j’essaie de m’accrocher et je me rend compte que je peux courir. C’est la surprise et ça fait du bien au moral.
Ça repart doucement, mais je continue à alterner marche et course. Au kilomètre 48, j’aperçois au loin Greg qui fait une remontada impressionnante. Le chemin devient moins technique, je décide de relancer et mes km 49 et 50 seront mes plus rapides du trail. J’arrive pas trop à y croire en me disant que je vais le payer bientôt mais tant que ça tient, je continue et il ne reste que 5km…à priori.
Toujours pas de Greg dans le rétro, mais j’ai bien conscience que je ne vais pas tenir ce rythme jusqu’au bout. Le chemin devient plus technique au km 52 et j’ai du mal à croire que l’arrivée est à 3km…d’ailleurs personne ne semble le croire non plus. Greg me remonte tranquillement autour du km 54/55 et je n’arrive pas à le suivre. Ça devient plus technique mais il fait beaucoup plus frais, le soleil commence à se coucher. Les derniers kilomètres dans un petit bois se font dans un début d’obscurité pas vraiment rassurant pour les appuis après plus de 13h de course. Le casino d’Ax apparaît enfin au détour des 10 dernières marches et Clémentine est là pour mon arrivée. Ça reboost et on finit main dans la main en courant pour passer l’arche.
Arrivée : Ax les thermes 57,3km D+2871 D-3363) position 295/390
C’est fait ! La course la plus difficile que j’ai faite pour le moment, bien plus compliquée que la Boffi aux templiers, beaucoup d’émotions pendant cette balade et une belle leçon : on peut être dans le dur le plus total au km 41 et courir (presque) comme un lapin au km 49. La résilience est la clef et quand on me disait que le mental comptait plus que le physique, je commence à le penser et j’ai hâte d’aller me frotter aux 84km du GTA en Octobre.
Merci à la team SLRA pour les encouragements, à distance ou bien sur le parcours et à tout ceux qui suivaient de loin la course, à Amandine pour ces messages et son soutien pendant la préparation et la course. Merci pour la logistique à Olga et Benoit, qui en plus étaient là à mon arrivée et bien sur Clémentine.
Bravo Seb.... et merci pour ton poste.
Ça donne la sensation d'avoir couru avec toi.
Bon courage pour le 84km du GTA
Bravo Seb 💪🏻
Bien joué champion💪! Une bonne expérience pour la suite de tes aventures 👍