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Photo du rédacteurSLRA

L’Orient’raid finit à l’eau (allo ?)


Notre périple commence vendredi 19 Octobre, lorsqu’on récupère Vadim après ses cours à midi. Nous voilà partis à 4 pour la Finale du Challenge National des Raids Multisports. Gros raid en perspective, mais nos raideurs Jérôme, Vadim et Ophélie sont au tacquet. Le papa de Jérôme nous accompagne pour faire l’assistance. C’est courageux de sa part car, entre les limiteurs et les « réducteurs » de vitesse, on y comprend rien à la voiture de Jérôme ! Et les difficultés ne viennent que de commencer !


Direction La Salvetat-sur-Agoue, dans l’Hérault, vous connaissez sûrement cette région ensoleillée et sèche ? Le moral est superbe dans la voiture et 8h plus tard (n’en déplaise à Sarah), on s’installe dans un bungalow à Ceihles. La route n’a pas été de tout repos pourtant et le bulletin météo ne semble pas s’être trompé : il pleut des cordes. Sms de Willy Azimut72 « on est bloqué à 20km/h dans le brouillard pour aller chercher nos dossards. » Pas de blague, ils disent vrai. On se retrouve 2h plus tard dans la même situation. Un épais brouillard a décidé de rendre la montagne encore moins praticable. 2 mètres de visibilité. On ne nous avait pas prévenus que le raid faisait parti de la batterie de tests pour devenir commandos…


Arrivés enfin au bungalow, c’est cuisson de pâtes, préparation des tenues et des camels. Et douche froide pour Jérôme (courageux). Vadim règle le réveil pour 5h le lendemain. Il faudra qu’on aille récupérer nos dossards à 70 km du bungalow, sur le lieu de départ du raid.


On passe tous les 4 une bonne nuit, un peu excités et un peu perplexe ; il n’a pas arrêté de pleuvoir toute la nuit et ça ne semble pas vouloir s’arrêter. C’est quoi ce pays ?? Pourtant on connait la pluie, nous les Nantais !


Samedi 7h45 : On nous prend en photo au départ du raid et Jérôme part droit à la ligne de départ pour commencer un trail en solitaire de 4,5 km. Vadim et moi allons nous équiper pour prendre le relais en canoë. Les premiers coureurs arrivent à toute blinde, le rythme a l’air soutenu pour un raid de 2 jours ! Arrivée des Ptits Suisses Normands et d’Azimut72, confirmation, ça commence fort. Notre Jérôme arrive juste après et on embarque le tracker sur le canoë.

C’est parti pour une photo aérienne, mais attention, le lac a été vidé peu après que la photo ait été prise… Les berges ne sont plus vraiment aux bons endroits !! Des mini-trails entre sable et shiste glissant nous attendent pour aller pointer les 4 balises obligatoires. Retour avec vent de face et pluie battante, mais on maintient le rythme. Jérôme retrouve Vadim pour un trail+CO de 8,5km et Ophélie va se reposer à l’abri dans la voiture. André et moi partons en voiture jusqu’au point d’arrivée du trail. 15 minutes de routes sinueuses et brumeuses pour enfin arriver dans une belle forêt de sapin. Les bénévoles nous guident pour garer la voiture et je m’attaque à la préparation des pains-au-lait/st Morêt/jambon Serrano. La pluie ne cesse pas dehors et des rafales se rajoutent par-dessus, comme si la situation de début de course n’était pas déjà assez horrible. Entre 2 averses fortes, j’ai 5 minutes pour détacher et préparer les VTT.

Les garçons arrivent, et Jérôme et moi partons pour une VTT’O, Jérôme aux commandes. Nous débutons avec Ben et Will d’Azimut72. Chouette forêt, mais la visibilité n’est pas top à cause du brouillard. La pluie continuelle rend les ascensions glissantes, mais on arrive à doubler qq équipes, malgré une petite boulette sur une balise. On passe sous des barrières et on se baigne jusqu’aux épaules pour passer le vélo de l’autre côté d’un ruisseau devenu rivière. Tout se passe bien et j’enchaine avec une CO photo aérienne avec Vadim. On a 2 cartes, ce qui permet de partir à fond dans la carte rapidement, moi encore chaude et Vadim se calant bien dans la carte dès la 2ème balise. Descente d’un surplomb rocheux bien glissant à côté d’une cascade pour choper la 2ème balise. On croise nos amis Flying qu’on retrouvera plus tard dans la journée. Les balises ne sont pas faciles mais à plusieurs cerveaux, on s’en tire très bien et dans les temps prévus. On est rejoints en milieu de parcours par les Ptits Suisses Normands et on retrouve les Flying. Timing parfait, Jérôme et Vadim repartent en VTT’O suivi d’itinéraire dont 1000 mètres de dénivelé négatif. Descendez-bien pour moi, les mecs !


Je m’engouffre dans la voiture, me change et hop, c’est parti pour 45 minutes pour rejoindre le lieu de départ de l’atelier corde et du trail’O montagne. Je calcule, ils devraient arriver vers 16h11, si notre estimation est juste. Aïe, les organisateurs nous rappellent que la porte horaire est de 16h30 à l’arrivée du VTT… 16h, je me poste à l’arrivée et guette. 16h01, la 2ème équipe débarquent seulement… ça sent mauvais pour nous. Les équipes arrivent aux compte-gouttes. J’entend « C’est pas avec une descente pareil qu’on gagne du temps !! », oulà, ben j’ai bien fait de pas partir exposer mon coude dans ces 1000m de dénivelé ! Azimut72 débarque 5 minutes après la barrière horaire et je vois arriver mes 2 VTTistes à 16h50. C’est mort, on va se rendre en voiture au départ du prochain VTT’O, on saute 2 épreuves, l’atelier corde et le trail’O montagne. De toute façon, la barrière horaire du trail’O était fixé à 18h45… 920 mètres de dénivelé positif en moins de 2h pour moi, c’est pas pour toute de suite !


On embarque tous les 4 dans la voiture et direction, toujours sous une pluie battante et du brouillard, vers notre prochain VTT’O. Dans la voiture, ça cogite : je vais devoir faire des sections supplémentaires pour que je garde au total 12 sections sur les 2 jours de raid (obligations pour les équipes mixtes). Je viens de me griller 2 sections avec la barrière horaire. Je pars donc en VTT roadbook avec Vadim, précédés des Flying. J’assure mes descentes avec mettant quelques fois le pied à terre. Vanessa (Flying) et moi jouons avec le compteur. Plusieurs passages où on est obligé de pousser le vélo, single pierreux et glissant et pente importante. Un passage à guet avec le vélo sur le dos, fort courant. On maintient le rythme avec l’équipe des Flying, si bien qu’on arrive à rejoindre Arverne Outdoor quelques minutes. On termine le roadbook avec la frontale, dans le brouillard de plus en plus épais au fur et à mesure que l’on monte en altitude. Toujours sous la pluie battante. Et j’enchaine avec la dernière section de la journée, un trail suivi d’itinéraire de 13 km avec 630 de positif et 1030 de négatif. Un petit bug sur l’unique balise nous fait perdre quelques équipes, et on se retrouve Jérôme et moi seuls dans la forêt dans le brouillard.

Grosse ascension dans la pierraille, Jérôme me tire et me parle. Les cuissots sont bien entamés et la tête se met en mode souvenirs heureux. On rejoint finalement les Flying et on va faire le reste du trail avec eux, précédé par le chef orienteur LKT du Flynig. Patates montantes et descentes. Les genoux en prennent plein. Mais l’inertie du groupe fait oublier la fatigue. On finit le trail par une belle descente sur les fesses dans l’herbe humide et un plongeon dans un bras de rivière. OUF, on a à peu près tenu nos temps et maintenant ça va être dodo !!

Enfin, pour 2h seulement. Car dimanche, le raid reprend à 4h du matin… Les affaires trempées direction le coffre de toit et hop, douche froide au bungalow pour Ophélie qui sait pas régler le mitigeur et douche chaude pour Jérôme. On s’endort en 30 sec chrono et le réveil arrive bcp trop vite à mon goût. Je me réveille le moral dans les chaussettes. Pas assez dormi. La pluie est plus forte encore dehors. On range le bungalow en mode mécanique boostés par Vadim. Je râle intérieurement. Marre de cette pluie. Veux ma couette.


3h40 Briefing du chef de course. Je retiens « Sections difficiles, attention aux descentes en VTT ». On se sert sous l’unique tonnelle montée par l’organisation. On palpe largement la baisse de motivation dans les équipes autour de nous. Arrive Azimut72 tout sourire « On abandonne, on arrive pas à récupérer les VTT dans le camion ». Le pompon. Je crois qu’à ce moment-là, j’ai fait mes yeux de chien battu à Jérôme et Vadim… mais ça a pas marché ! On part tous les 3 en CO à 4h. Je traine la savate (Jérôme me gère, comme il dit) mais finalement, au bout de la 3ème balise, mes jambes reviennent bien. Mais c’est le déluge maintenant. On termine la CO, et après état des lieux de la motivation restante, on décide d’abandonner la course. Les jambes étaient là, mais les conditions météo ont plombés les esprits. Il restait encore 11h de course normalement. 11h sous la pluie diluvienne et dans le brouillard. Bravo à toutes les équipes qui ont tenus… jusqu’à l’appel de l’organisation pour annoncer la fin prématurée du raid, à cause de l’alerte orange sur le département, 4h après notre abandon !


Phrase spéciale pour moi à méditer pour les prochains raids pluvieux : « Ceux qui manquent de courage trouvent toujours une philosophie pour le justifier ». Au retour sur Nantes, conseil de Vadim : « Essaie de dormir sur ton balcon des fois, histoire de t’aguerrir »… Ben zut, mes séjours aux Glénans (8h/jr de 29er par 5-7 beauforts, après une nuit ventée sous tente) n’ont pas suffit visiblement… C’est certainement pas les éléments qui m’ont fait baisser les bras, mais l’appel de la couette chaude ! Difficile de l’oublier, celle-là !

Ça reste tout de même une superbe aventure dans des conditions hors normes. Merci à mes 2 supers coéquipiers, Jérôme et Vadim, pour avoir affronté la montagne et ses caprices, avec toujours un œil sur votre féminine ! On repart quand ?


A dans une semaine, pour le compte-rendu de la grande course des Templiers !


Ophélie

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