Pour le vingtième anniversaire de ce Trail Origin et pour ma deuxième participation, je me présentais en pleine forme, bien que je m’étais dit il y a deux ans : c'est réellement trop dur et je ne recommencerai pas...
Que voulez-vous, la nature de l'homme est ainsi faite, il occulte les mauvais moments pour ne garder que les bons. Et puis, il y a l'effet de groupe qui nous pousse à faire des choses que nous n'aurons pas fait seul.
Tout cela pour dire que je me sentais en accord avec ma tête et mon corps pour me lancer une seconde fois dans cette belle aventure en compagnie d'une bande de potes, encore plus importante, et c'était chouette !
Refaire une seconde fois une épreuve et tout de même un plus.
Je savais les erreurs que j'avais commises et j'avais encore en tête certains points de repères de difficulté qui permettent d'appréhender plus secrètement l'effort.
Je prenais donc le départ avec Fredo et Petit Cyril.
Rapidement chacun pris son propre rythme et avant d'attaquer la première difficulté, je rencontrais plusieurs personnes du SLRA flanquées de notre superbe maillot.
Dans la première côté je rencontrais Mel. Après deux-trois “je te double, tu me doubles, dignes des plus beaux départs en vacances d'été”, nous avons dans un commun accord réglé notre régulateur sur la même allure.
Et nous sommes partis ainsi pour une longue virée de quelques dizaines de kilomètres.
1er ravito : tout se passe bien, nous attaquons la seconde bosse sur un bon rythme de marche. Malheureusement, trop rapidement la route se réduit et nous sommes pris par le trafic. Étant d'un calme légendaire en voiture comme en course, j'en profite pour faire un peu la discussion avec Mel et Sylvie qui nous a rejoint dans cette ascension.
Et puis, je me dis les vacances sont au bout de la route donc, prends ton mal en patience. Et, comme dirait l'autre, rien ne sert de courir, il faut partir à point...
Bon ! les conseils n'engagent que ceux qui les donnent, je dis à Mel et Sylvie : ”accrochez-vous, je prends l'itinéraire bis”.
Et, nous voilà, à reprendre notre rythme de marche pour terminer cette ascension.
Je transmets les 2-3 ficelles que m'ont données mes formateurs de RAID (VAD et ROM,) "tu marches d'un bon rythme dans les côtes, et si la pente est plus douce ou si elle descend il faut que tu relances et que tu cours”.
J'en profite également pour communiquer l'adage de Jérôme : « Il faut boire ! » :)
Le second ravito arrive relativement bien : « Tiens, nous arrivons dans l'autre sens, par rapport à il y a 2 ans… ».
Je suis heureux de voir grand Phil, nous échangeons quelques mots je refais le plein, cette année bizarrement, je n’ai pas envie de soupe chaude. Comme souvent, j'essaie de trouver le bon compromis entre faire un bon ravito et stagné trop longtemps. Il faut dire que c'est sympa, il y a du monde de la musique, tout est propice pour se faire envouter pas ce chant de sirènes.
Je fais le point avec Mel, pour savoir si elle est prête pour repartir sur la troisième portion.
Les kilomètres s'enchaînent sans trop de mal, pour rejoindre Pierrefiche.
Un instant magique lorsque nous traversons le village au point d'eau à Sainte Marguerite et nous rencontrons sur le pont nos supporters. Ça fait chaud, au cœur ! Allez tranquilles, il ne faut pas être en sur régime.
Je n'ai pas fait le plein d'eau pensant qu'il m'en restait mais également pour ne pas trop m'alourdir.
Erreur..., je n'ai plus d'eau pour rejoindre le prochain ravito qui ne doit pas être trop loin.
Nous marchons toujours d'un bon pas dans les côtes et nous doublons du monde cela fait du bien au moral !
Je profite de Mel pour lui taxer un peu d'eau, bizarre je lui dit que je suis en train de m'asphyxier en voulant prendre de l'eau. Elle me regarde d'un drôle d'œil du style le pauvre garçon il n'a plus de force pour boire !
Ouf ! le troisième ravito est là. Je ne l'aime pas trop, il est en hauteur et il fait trop chaud. Je retrouve Phil et Romain.
En arrivant, j'ai vu Nébila qui repartait. J'ai eu un double sentiment, c'est super elle fait une belle course et mince, je ne suis pas en avance. Dans ma tête, j'ai activé la fonction chrono.
Cette avant-dernière partie était sur un nouveau tracé, donc pas de repère.
Je savais qu'elle allait être plus difficile. Mais, je ne savais pas qu'elle allait être compliquée.
Toujours sur la même envie, je repars sur le chemin, les jambes commencent à être un peu lourdes. Il est difficile de repartir, et en plus Mel se fait une frayeur avec sa poche. Elle, non plus, pensait ne plus avoir d'eau.
Elle sort la poche pour inspecter. Je lui dis de souffler pour voir, si il n'y pas de problème dans l'autre sens.
Puis, elle me regarde en rigolant… elle n'avait pas ouvert le robinet ! Nous rigolons un peu et c'est reparti !
Nous faisons la route avec Phil et Romain. Ils vont plus vite que nous sur le plat mais nous recollons dans les montées.
Et puis, le trafic commence à s'intensifier et il est impossible de doubler facilement. Et personnellement, je commence à être un peu fatigué. Progressivement, nous commençons à nous endormir sur un faux rythme et je ne vois pas le kilomètre avancer et le temps lui, par contre, inexorablement défile.
Nous ne sommes plus dans notre voiture pressés d'arriver en vacances mais bien dans un car de touristes qui font des photos et des commentaires à chaque point de vue. Certes le temps est magnifique, et oui, le paysage est à couper le souffle, mais punaise, pour rester poli, nous n'avançons plus et la route est encore longue.
Enfin, bref oubliez ce que je vous ai dit plus haut, je ne suis pas trop patient et pas très calme, non plus. Et là, j'en ai gros !!!. Et, comme dirait notre vénérable maitre : à quoi cela sert d'avoir un 4 *4 qashqai, si c'est pour rester gentiment à attendre que le feu passe au vert. Donc, oui les dépassements étaient quelque peu cavalier, oui je me suis mis en mode dudule, en bon sanglier des Ardennes que je suis, pour faire une trace dans cette végétation et cette pente inhospitalière. Mais, cela faisait du bien d'avancer, de nouveau, à mon rythme.
Je ne savais pas si mes camarades de courses avaient suivis ou pas….
Je continuais ma course et rattrapais notre guerrière : Nebila. Je l'encourageais, mais ne voulais pas rester dans cette file trop longtemps.
Le chemin s'élargissait au fur et à mesure, Phil et Romain revenaient sur moi. Je leur dis de filer et de ne pas m'attendre. Malheureusement, Mel n'avait pas pu doubler, et j'avais une pensée pour elle, car nous arrivions au second point d'eau avant d'attaquer le redoutable côte de la ferme du Cade.
Nous attaquons l'ascension avec Phil et Grand Cyril. Puis, peu de temps après, avec Fredo.
Allez, courage à tous il faut tenir !
Je suis maintenant derrière Phil, qui est en grande forme, et moi, un peu moins.
Mais, je m'accroche. De chaque côté du chemin, des coureurs sont scotchés ou carrément allongés.
Je suis impressionné par le nombre et l'état d'épuisement.
Et, nous ne sommes pas encore arrivés...
Enfin, la pente se radoucit et nous sentons le dernier ravito avec ces bonnes tranches de pain d'épice au roquefort !!!!
Je ne sais pas pourquoi mais cela me remonte le moral pour attaquer la dernière portion.
Je repars avec Phil, mais j'ai du mal à relancer les cuisses sont fatiguées, étrange non ?
Et Phil file, dans la pente et je le perds de vue.
Et puis, je ne sais pas pourquoi mais je me détends, les jambes reviennent et je commence à me lâcher complètement dans la descente, c'est chouette ces sensations où tu te sens invincible et tu as l'impression d'avancer comme un fou !
En bas de la pente, je suis surpris de voir deux autochtones tout de rouge vêtus.
Mais, c'est bizarre, ils n'applaudissent pas et Phil, toujours, lui leur parle. Je m'approche et je reconnais Ben et Jérôme, pas au mieux de leurs formes. Une tape amicale au passage, et la route repart avec Phil.
Dernier coup de cul et nous arrivons en haut le soleil commence à se coucher (perso : un petit regret, je vais arriver avec la frontale).
Il est très vite oublié car notre fan club a mis le paquet et sincèrement, cela fait chaud au cœur.
Une petite descente et c'est fini, enfin presque il reste encore le passage dans la grotte.
Mais, le finish se passe bien la dernière descente un p'tit virage, j'ai perdu Phil de vue, mais tout le club est là pour nous acclamer. Et, c'est reparti, tu te sens pousser des ailes et tu ne montes pas les marches, tu les sautes.
Bon, heureusement que tu n'as que 10 mètres à faire, car je commençais à avoir la tête qui tourne.
Je suis heureux d'être arrivé et nous nous félicitons avec Phil.
Je rejoins la cocotte SLRA pour accueillir les copains restants sur le parcours.
Contrairement, à notre dernière édition, il fait encore bon et c'est presque agréable d'être dehors.
Les plus courageux avec leurs genoux en vrac Grand Cyril et Gaël, mes deux bouquetins du Causses (Jérôme et Ben).
Je suis heureux de voir les filles, mais surtout Mel avec qui j'ai fait plus de la moitié de la course.
C'est chouette, tout le monde est rentré.
La soirée va être sympa ! Sympa oui, mais dans quel gite ? Et oui, même si ce n'est que trois kilomètres qui nous séparent, nous avons la flemme de les faire.
Go les gars, nous allons dans le gites des filles ;). Et Jérôme, c'est moi qui conduit et tant pis pour la feuille Eco de la Renault ;)
Mike
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